I. LES COMPETENCES ATTENDUES EN FIN DE FORMATION

 

A.  Sur le plan technique

 

L’ « Enseignant(e) Bénévole » (EB) doit être capable d’exécuter et combiner correctement les principales techniques utilisées par les pratiquants jusqu’à la ceinture noire, en adaptant les choix et la forme de la réalisation aux problématiques de saisie, de posture et de déplacement du couple TORIUKE. Cette compétence se décompose en 5 Sous-Compétences (SC 1 à 5) :

  • SC 1, la connaissance et l’exécution technique du Tachi Waza. Le candidat doit être capable de nommer, réaliser avec un minimum de contrôle et de précision les 28 principales techniques de projection du Gokyo, en statique et/ ou en dynamique, en Uchi Komi et/ou en Nage Komi. Il doit également être capable d’en expliquer les principes fondamentaux et d’en proposer quelques variantes en fonction de la saisie ou de la posture de UKE:
  • 6 Te Waza :
    • Ippon Seoi Nage
    • Eri Seoi Nage
    • Morote Seoi Nage
    • Kataguruma
    • Tai Otoshi
    • Uki Otoshi
  • 8 Ashi Waza:
    • O Uchi Gari (la forme Barai est acceptée)
    • Ko Uchi Gari (la forme Barai est acceptée)
    • O Soto Gari (la forme Otoshi est acceptée)
    • Ko Soto Gake
    • De Ashi Barai ou Okuri Ashi Barai ou Harai Tsuri Komi Ashi
    • Uchi mata (la forme Koshi est acceptée)
    • Ashi Guruma
    • Hiza guruma ou Sasae Tsuri Komi Ashi
  • 6 Koshi Waza:
    • Uchi mata (la forme Ashi est acceptée)
    • Harai Goshi
    • Hane Goshi
    • O goshi
    • Sode Tsuri komi goshi ou Tsuri Komi Goshi
    • Koshi Guruma (Une réalisation proche de Kubi Nage est acceptée)
  • Sutemi Waza:
    • Tomoe Nage
    • Sumi Gaeshi
    • Yoko Tomoe Nage
    • Tani Otoshi
    • Ura Nage
    • Yoko Guruma
    • Ko Uchi Makikomi
    • Soto Makikomi
  • SC 2, la « forme de corps » dans une approche dynamique du Tachi Waza : Le candidat doit être capable :
    • D’enchaîner et/ou combiner de manière cohérente et maîtrisée, plusieurs techniques complémentaires avec projection, lors d’un exercice dynamique de type Kakari Geiko ou Randori. Les techniques doivent être adaptées à la posture, la saisie et aux déplacements du couple UKE – TORI.
    • De défendre en variant et en adaptant ses choix (esquive, blocage, contre) aux attaques de TORI
  • SC 3, la connaissance et l’exécution technique du Ne Waza : Le candidat doit être capable de nommer, réaliser correctement les 16 principales techniques de soumission du Gokyo et d’en expliquer les principes d’efficacité :
  • 5 Katame waza :
    • Hon Gesa Gatame
    • Yoko Shiho Gatame
    • Tate Shiho Gatame
    • Kami Shiho Gatame
    • Uchiro Gesa Gatame
  • 5 kansetsu waza :
    • Juji Gatame
    • Ude Garami
    • Ude Gatame
    • Hara gatame ou Waki Gatame
    • Hiza gatame
  • 6 Shime waza :
    • Sankaku Jime
    • Hadaka Jime
    • Un des 3 Juji Jime (Kata Juji Jime, Gyaku Juji Jime, Nami Juji Jime)
    • Kata Ha Jime
    • Kata Te Jime
    • Okuri eri jime
  • SC 4, la « forme de corps » dans une approche dynamique du Ne waza : Le candidat doit être capable :
    • De réaliser au moins 3 retournements différents, pour chaque position de référence de UKE (position quadrupédique, à plat ventre, entre les jambes de TORI ou chacun par une technique de soumission maîtrisée
    • Dans la position de UKE, d’adopter des réactions efficaces face à diverses attaques de TORI.
  • SC 5, la connaissance et l’exécution des Kata : Le candidat doit être capable de réaliser les 5 premières séries du Nage No Kata, dans l’ordre, avec un minimum de contrôle et de précision. (Le grade de ceinture noire 1er DAN valide 1 des 3 premières séries, le grade de ceinture noire 2ème DAN valide cette compétence)

 

B.  Sur le plan pédagogique

L’ « EB » est capable de mettre en place plusieurs séances en cohérence avec un objectif pédagogique adapté au potentiel du public, d’apporter des régulations, de mesurer la pertinence de son action et de justifier sa progression pédagogique. Cette compétence se décompose en 3 sous – compétences (SC 6 à 9) :

  • SC 6, la pratique des fondamentaux pédagogiques: Le candidat doit être capable :
    • De concevoir et animer  un cycle de séances d’initiation ou d’enseignement, structuré par des objectifs pédagogiques en cohérence avec les fondamentaux du judo et le niveau de pratique du public
    • De conduire des démonstrations techniques en explicitant les principes d’efficacité qu’il compte transmettre
    • De proposer des exercices évolutifs au sein d’une même séance de judo, elle-même guidée par un objectif explicite
    • De varier les approches pédagogiques en proposant des démonstrations, des jeux, des mises en situations, des thèmes, et/ou des exercices conventionnels
    • De mobiliser les exercices conventionnels (Tandoku Renshu, Uchi Komi, Nage Komi, Yaku Soku Geiko, Kakari Geiko, Randori) à bon escient
    • D’observer les pratiquants et de formuler des feedbacks adaptés à leurs comportements
    • D’avoir une attitude dynamique et inspirante qui incite à pratiquer, à essayer, à s’engager.
  • SC 7, la théorie des fondamentaux pédagogiques : Le candidat doit être capable, pour justifier ses choix :
    • De situer son action dans la progression globale des pratiquants (si besoin, faire référence à la Méthode française d’enseignement et ses 3 périodes)
    • De distinguer les deux grandes approches pédagogiques traditionnelles (pédagogie du modèle, pédagogie de la découverte) et de faire le lien avec les exercices proposés pendant sa séance
    • De situer l’intérêt de chaque exercice conventionnel utilisé dans la progression du judoka, et d’en avoir une approche critique (intérêts et limites)
    • D’expliquer les principes fondamentaux d’un feed-back efficace
    • De donner du sens à son action pédagogique en explicitant le lien entre ses exercices et son intention pédagogique
    • D’évaluer la pertinence et les pistes d’amélioration de sa séance, à partir d’une analyse critique fondée notamment sur l’observation des pratiquants
  • SC 8, l’éthique, la posture et l’attitude pédagogique : Le candidat doit être capable d’interagir avec une attitude adaptée à l’âge et au niveau du public, dans une posture conforme aux valeurs fondamentales du judo

 

  • SC 9, la sécurité du pratiquant :
    • SC 9a. Le candidat doit être capable de proposer des situations qui ne mettent pas en danger l’intégrité physique et morale du pratiquant.
    • SC 9b. Le candidat doit être capable d’expliquer les principales conduites à tenir en cas d’accident (les titulaires du PSC1 sont dispensés de la SC9b.)

 

C.  Sur le plan de la culture générale propre à l’activité

L’ « EB » de la FPJ doit connaître et incarner les valeurs fondamentales de la culture judo pour mieux contribuer à leur transmission. Cette compétence se décompose en 2 sous compétences :

  • SC 10, la culture judo: Le candidat doit être capable d’expliquer les bases éducatives du judo et d’illustrer leur application dans son parcours personnel en tant que judoka mais aussi en tant qu’individu.
  • SC 11, la culture fédérale: Le candidat doit être capable d’expliquer et d’appliquer :
    • Les principales règles d’arbitrage et d’organisation qui régissent une compétition (les valeurs, les principales sanctions, la différence entre une poule et un tableau, les repêchages, les principaux gestes de l’arbitre, la durée des combats, l’organisation d’une poule ou d’un tableau)
    • Les principaux éléments qui caractérisent une association affiliée à une fédération (l’intérêt des statuts, distinction entre licence et adhésion, organisation globale d’une association)

II. LES EPREUVES

Les épreuves ont pour unique finalité de mesurer la capacité du candidat à encadrer l’activité judo en autonomie et éventuellement ses disciplines associées. Ainsi, nous accordons notre confiance et une certaine liberté au jury pour adapter l’épreuve si nécessaire, avec la plus grande bienveillance et au bénéfice du candidat, dans l’unique intérêt de se forger son opinion sur les compétences attendues au regard des prérogatives attribuées au diplôme.

A.  Une épreuve technique

L’épreuve technique consiste en une démonstration permettant, à la demande du jury, d’évaluer les 5 sous – compétences techniques :

  • Partie 1 (Connaissance Tachi Waza) : Le candidat démontre au choix, en statique et / ou en dynamique, en Uchi Komi ou en Nage Komi au moins 2 Te waza, 2 AShi Waza, 2 Koshi Waza, 2 Sutemi Waza tirés au sort dans la liste des techniques identifiées. Pour au moins une technique par famille, il doit expliquer ce qu’il considère être les principes d’efficacité.
  • Partie 2 (Approche dynamique Tachi Waza) : Le candidat effectue un exercice de type Karari Geiko ou Randori de 3 minutes, au cours duquel il doit réaliser des enchaînements ou des combinaisons cohérentes de plusieurs techniques, notamment parmi celles tirées au sort. Lors de la 3ème minute, le jury invite le candidat à adopter la position de UKE.
  • Partie 3 (Connaissance Ne Waza) : Le candidat doit réaliser correctement 2 techniques tirées au sort par famille (Katame waza, Kansetsu Waza, Shime waza) et d’agrémenter la démonstration des principes d’efficacité d’au moins 1 des 2 techniques, pour chaque famille.
  • Partie 4 (démonstration pédagogique Ne Waza) : Le candidat doit présenter une progression de 3 retournements conclus par une technique de soumission, à partir d’une position de référence tirée au sort (position quadrupédique, à plat ventre, UKE entre les jambes de TORI ou inversement). Il peut commenter sa démonstration notamment pour exprimer les réactions attendues de UKE.
  • Partie 5 (Approche dynamique Ne Waza): Le candidat doit effectuer un exercice de type Karari Geiko ou Randori au sol avec opposition modérée (3 minutes) au cours duquel il doit essayer de réaliser divers retournements en fonction de la position de UKE et finaliser l’action avec au moins une des techniques tirées au sort dans la liste des techniques. Au bout de 2 minutes, TORI devient UKE et se limite à des actions de défense, en laissant son partenaire le rôle de TORI.
  • Partie 6 (Kata): Le candidat doit réaliser 2 des 5 séries du Nage No Kata tirées au sort, dont 1 parmi les 2 dernières séries (le grade de 1er DAN dispense de la démonstration d’une série parmi les 3 premières, et le grade de 2ème DAN dispense le candidat de l’épreuve)

B.  Une épreuve pratique

L’épreuve pratique permet d’évaluer les sous-compétences 6 à 11, en deux temps :

  • La conduite d’une séance de 45 minutes minimum, réalisée, si possible :
    • Au sein du club du candidat
    • Avec un public débutant ou un public de pratiquants licenciés pouvant comporter des ceintures noires.
  • Un entretien de 20 à 25 minutes maximum au cours desquelles le candidat doit répondre aux questions du jury sur :
    • Le sens et les explications de sa séance au regard d’un cycle, d’une progression, du niveau de pratique des judokas encadrés (15-18 minutes maximum)
    • La sécurité du pratiquant (2-3 minutes maximum)
    • La culture judo du pratiquant (4-5 minutes maximum)

III. LA VALIDATION DU DIPLÔME

Pour chaque Sous – Compétence, le jury se prononce en proposant la mention :

  • Acquise
  • En cours d’acquisition
  • Non acquise

Pour valider la certification, le candidat doit avoir acquis au moins 10 des 11 sous-compétences identifiées dont les compétences pédagogiques (SC 6 à SC 9).

IV. LES PREROGATIVES DU TITULAIRE

Le titulaire de la qualification d’ « Enseignant Bénévole » de la FPJ peut :

  • Préparer et conduire un cycle court d’initiation ou un cycle d’enseignement d’une durée d’une année pour des pratiquants débutants jusqu’à la ceinture noire
  • Conseiller et corriger individuellement les élèves sur leurs réalisations techniques
  • Participer à l’organisation des passages de grade au sein du club,
  • Accompagner en autonomie des collectifs mineurs sur des animations et des compétitions,
  • Promouvoir la pratique auprès de nouveaux publics potentiels
  • Assurer une stricte sécurité lors de la pratique au niveau des individus et de l’environnement matériel, et prendre les principales dispositions légales en matière de protection de la santé des pratiquants
  • Participer aux tâches liées à l’inscription des licenciés au club et aux activités fédérales (licences, engagements aux activités fédérales) ;
  • Participer à l’arbitrage d’une compétition officielle de la FPJ ;

Cette qualification remplace le Brevet Fédéral 3. Associée à une expérience significative et justifiée d’au moins 1 saison sportive, elle donne les mêmes équivalences pour l’obtention du Brevet Professionnel Polynésien d’Educateur Sportif.